Et puis ça s’arrête à tout bout de champ, une vache, mire

son image dans les flaques avant que de faire halte pour

de bon au ruisseau. Elle a posé son mufle. C’est comme ça

que je l’aime, la tête penchée sur l’eau. Comme c’est facile

alors de scruter son habit, les grandes taches sur sa robe

dont certaines ont l’exact tracé d’un continent, peut-être

bien l’Afrique, il me faudra vérifier. Et puis quel calme soudain.

Du fouet de sa queue, elle chasse méthodiquement les

mouches (car c’est l’été), indifférente aussi bien à son reflet

sur l’eau qu’à la danse des libellules au-dessus des menthes.

Une perle blanche brille au bout d’un trayon. Ce qu’elle

peut boire tout de même ! Cependant que je pense au lait,

si précieux (quoique d’utilité contestée actuellement, mais

que ne conteste-t-on pas ?) et tellement nécessaire en des

périodes (ou des pays) où l’on ne mange pas toujours à sa

faim. Buffon, déjà : « Sans le boeuf, les pauvres et les riches

auraient beaucoup de peine à vivre. » Et je ne parle pas du

beurre, ni du fromage. Pas plus que de la bouse, encore que

Chaissac y eût recours pour quelques-unes de ses compositions.

Plus prosaïquement je songe aux femmes mongoles,

un panier à l’épaule, j’ai vu ça en septembre, ramassant sur la

steppe les bouses sèches, unique combustible pour alimenter

le petit poêle trônant au centre de la yourte.

Pascal Commère

EAN 9782381460291
Éditeur OBSIDIANE
Date de parution 10/05/2024
Format 10 mm x 206 mm x 151 mm
Presentation Broché
Disponible

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