Une jeune fille à vélo dans les rues de Kaboul. Insupportable pour des hommes qui se considèrent propriétaires du corps des femmes et en appellent à Dieu pour justifier leur domination. Masomah ne se laisse pas impressionner. Sa bicyclette, c'est sa liberté. Avec ses amies, elle fait partie de l'équipe nationale féminine de cyclisme d'Afghanistan. Le soir, à la lueur des phares des voitures, elle s'entraîne, pédale sous les insultes et les menaces de mort, remporte toutes les courses qu'elle dispute et devient bientôt un symbole. Le danger s'accroît. À six mille kilomètres de là, à Orléans, Patrick, un ancien avocat passionné de vélo, entend l'appel de la jeune cycliste répercuté sur les réseaux sociaux. Au prix d'une bataille administrative de tous les instants, le juriste et Masomah vont franchir les multiples obstacles qui empêchent la jeune femme, sa soeur cadette, ses trois frères et leurs parents d'obtenir l'asile en France. Une formidable chaîne de solidarité se met alors en place pour accueillir la famille afghane dans le village breton de Guéhenno : cours de français, aide à la scolarisation, démarches administratives... Plus résolues que jamais, Masomah et sa soeur reprennent leurs études et la compétition. Cet extraordinaire périple est une ode à l'hospitalité et à la liberté. Sur son vélo de course, un casque sur le voile qui couvre sa chevelure, la petite reine de Kaboul clame au monde : « Je n'ai pas besoin d'ailes pour voler. » Le combat de Masomah et de ses coéquipières de l'équipe de cyclisme d'Afghanistan a été révélé au public par le reportage de Katia Clarens « Les Petites Reines de Kaboul » diffusé en février 2016 par Arte.