Au lieu d'invoquer en passant la « biodiversité », d'entrer dans la multiplicité hétérogène du vivant, de descendre dans le jeu entrecroisé des conduites et des écarts par lesquels sans fin le monde animal se déploie. Et trouver là, l'entière et mirifique conjugaison du verbe être : peut-être en effet est-ce seulement là, auprès des animaux, que cet infinif se dégage de toute pose, libérant une déclinaison infinie des façons de vivre et même de penser : être brochet, être gnou, être chat, être singe... Il y a là une piste ou plutôt des pistes, des voies que l'on ne peut suivre qu'en pensée - et c'est ce qui est tenté dans ce livre, simplement, à partir d'une route, et d'un animal qui jaillit dans la nuit.