Stefano Guerra naît à la politique en 1968. Etudiant d'extrême droite, il participe aux affrontements de Valle Giulia, le campus universitaire de Rome, et c'est alors qu'il commet l'irréparable : il tue par accident un jeune homme, Mauro, qu'il voulait seulement menacer. Ce crime marque le début d'une longue dérive, du militantisme à la clandestinité, de la politique à la violence, à travers les événements les plus controversés de l'histoire italienne et dans un monde interlope où se mêlent les hommes politiques, les criminels et les agents des services secrets. Au cours de cette cavale sans issue, Stefano tombe amoureux d'Antonella, soeur de Mauro et fille d'un célèbre intellectuel communiste, qui ignore tout de son geste et de ses idées. Auprès d'elle, il cherche désespérément une rédemption qu'il trouvera à l'autre bout du monde, en Argentine. Qui est Stefano Guerra ? Un tueur psychopathe, un terroriste sans pitié ? Ou bien un Pinocchio moderne en quête de père, un exalté qui fait son éducation sentimentale, un idéaliste pris dans la lutte des noirs et des rouges, néo-fascistes contre communistes ? Dans la formidable épopée que narre Les noirs et les rouges, Alberto Garlini nous guide avec virtuosité à travers une période cruciale du passé récent, mais il nous livre également une réflexion d'une cruelle actualité sur la violence politique.