Hors de toute idée religieuse ou divine, le sacré de Leiris se tapit dans les choses, les moments et les lieux qui lui inspirent à la fois désir et terreur.Il représente la part de l'illicite, qui trouve ses racines dans l'enfance, et qualifie la chambre parentale par exemple, ou bien les W.-C., où l'auteur formait avec son frère une sorte de société secrète. Ce sont aussi les courses d'Auteuil, où le jockey fait figure d'idoleC'est encore le prénom Rebecca par exemple ou encore l'exclamation «Baoukta !», cri de guerre de son frère quand ils jouaient aux Peaux-Rouges. Ce texte inclassable, joyau de poésie, nous invite à revivre le merveilleux de l'enfance, à sonder la part du sacré qui déterminait nos jeux, nos craintes et nos désirs d'enfants et qui garde encore aujourd'hui sa saveur.