« Nous ne pouvons pas construire un monde meilleur sans améliorer les individus. Dans ce but, chacun de nous doit travailler à son propre perfectionnement, tout en acceptant dans la vie générale de l'Humanité sa part de responsabilités. » La légende n'a voulu retenir de Marie Curie (1867-1934) que l'image d'une travailleuse acharnée et brillante, pionnière dans le domaine de la radioactivité, et prix Nobel à deux reprises. Mais ne fut-elle pas aussi une mère attentive, une épouse dévouée, une amante passionnée, une femme perdue en un temps qui lui refusa la reconnaissance qu'elle méritait ? Dans cette France de la Belle Époque où Mirbeau affirme que le rôle unique de la femme consiste à « perpétuer la race », Marya Salomea Sklodowska, la Polonaise, fut traitée d'« étrangère », d'« intellectuelle athée », de « femme émancipée ». Quand elle meurt en juillet 1934, « usée par un travail écrasant, seule et sans défense », comme l'écrit sa fille Ève, son enterrement ne donne lieu à aucune cérémonie ni discours officiel.
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