Au coeur de la crise migratoire de l'été 2015, un lycée désaffecté du quartier de la place des Fêtes, dans le XIXe arrondissement, a été occupé par des migrants, dont le nombre est passé en trois mois de 150 à 1 400. Un « mini-Calais en plein Paris » ont dit des journalistes témoins de l'insécurité et de l'insalubrité du lieu.Concernée en tant qu'habitante et parent d'élève du collège voisin, Isabelle Coutant, sociologue des quartiers populaires, a vu cette fois le « terrain » venir à elle, tiraillée entre le désir d'aider et l'envie de comprendre. L'ouvrage retrace cet événement, la déstabilisation du quartier qui en a résulté, entre stupeur initiale, colère des riverains livrés à eux-mêmes, tensions mais aussi mobilisations solidaires et bouleversement provoqué par la rencontreIl y a là comme un laboratoire de ce qui traverse aujourd'hui les sociétés européennes : comment accueillir ? À quelles conditions les quartiers populaires, au premier chef concernés par l'arrivée des migrants, peuvent-ils continuer d'assurer la fonction d'intégration qui leur est de fait confiée ? À l'heure où Paris, Londres ou New York s'enorgueillissent d'être des villes-monde ayant vocation à devenir des « villes-refuge », peut-on penser la cause des réfugiés indépendamment de la cause des quartiers ?