Il n'y a pas que les intégrismes qui menacent les femmes. L'ultralibéralisme. de façon plus douceâtre, travaille à leur asservissement. En cherchant à normaliser la prostitution, il entrave aujourd'hui leur longue marche vers l'autonomie et l'égalité. Car c'est du tort que la prostitution fait d'abord aux femmes. A toutes les femmes ! Ce "destin" éternel auquel beaucoup s'empressent de les renvoyer est l'arme majeure de leur dévalorisation, dans le réel comme au plan symbolique. Pour les premières concernées, c'est une impasse qui peut coûter cher : privation de parole. déni de droits, violences, humiliations, quand ce n'est pas meurtres. Pour toutes. un conservatoire des stéréotypes les plus éculés et un insidieux plafond de verre. Les profits et bénéfices ? Ils vont à d'autres. et d'abord à l'ordre marchand : proxénètes. Etats, mais aussi "clients" qui trouvent là l'outil idéal pour l'exercice du pouvoir et la préservation du vieil entre-soi masculin. La complaisance reste infinie. Des médias, des intellectuels, appuyés par certains courants politiques, exercent une propagande tenace pour maintenir ce fossile vivant. Preuve est pourtant faite. après des siècles d'échecs pour organiser et contrôler la prostitution, qu'il est temps de changer de curseur. La France a engagé à cet égard une action courageuse. Une révolution culturelle est donc en marche, rien de moins : une utopie amoureuse et politique porteuse de transformation sociale. un projet d'avenir qui affirme le rejet du tout-marchandise et la volonté d'un nouveau vivre-ensemble.