Dans cette nouvelle sobrement intitulée " La Larme " , Julia Bordes met des mots sur les maux de l'enfance.
Préfacée par Paul Bensussan, psychiatre et expert de renommée mondiale, qui se décrit ému et bouleversé à la lecture de ce texte, on comprend mieux les douleurs de l'exclusion parentale, que près de 700.000 enfants vivent en France.
" J'achève la lecture de " La Larme " comme je l'ai commencée : en haleine, le souffle coupé par ces douleurs d'enfant que vous avez si bien su restituer. " C'est par la voix d'un petit héros que l'auteur décrit ses incompréhensions de petite fille.
Petit garçon mené à faire un choix entre ses deux parents pour survivre aux querelles destructrices, cet enfant finira par trancher, faisant de lui l'auteur d'une amputation forcée.
" Oscillation permanente entre l'angoisse d'abandon et la fusion, entre la quête affective et le don éperdu de sa propre vie. " écrit encore Paul Bensussan dans sa préface.
L'enfant s'accuse.
" Un jour de printemps je n'ai plus revu mon père. Ce jour-là je me suis mutilé seul, seul devant la Justice de notre beau pays. . J'ai éliminé mon père pour espérer survivre. J'ai dit de lui le faux. . Je l'ai dit et je l'ai presque cru.
. Elle voulait ne plus le voir, il fallait que je le tue. Je l'ai tué pour elle et elle ne s'est même pas sali les mains. " Un livre percutant, formidable hommage aux senteurs du vivant, que l'auteur a voulu finir sur une note senteur d'espoir, pour que " La Larme " se fasse enfin larme de joie.