On a déjà tant écrit sur, pour et contre le communisme. A quoi bon un livre de plus ? Et pourquoi cette nouveauté appelée communisation ? Parler de communisation, c'est affirmer que dès ses débuts, et donc sans "période de transition", une révolution future commencera à transformer les rapports sociaux capitalistes : destruction du travail salarié, du travail en tant que tel, de la propriété privée, de l'Etat, de l'échange marchand, des classes et de la domination masculine... La communisation, c'est une insurrection créatrice qui ne crée pas les bases d'un communisme à venir, mais qui dès le premier jour commence à le réaliser. La communisation est un concept essentiel. Il ne remplace ni n'absorbe en lui l'ensemble des "fondamentaux" de la critique communiste : il leur donne seulement le sens et la portée nécessaires à notre époque. Le concept de communisation a été le produit d'une époque, et est aujourd'hui marqué par une autre. Né voici plusieurs décennies d'une crise spécifique, il se développe maintenant sous le poids d'une autre grande crise, qui a l'ampleur et la gravité d'une crise de civilisation. Comment la résistance des prolétaires à l'exploitation et à la dépossession peut-elle être plus qu'une résistance ? Comment peut-elle produire un monde profondément différent ?