Dans cet ouvrage, publié pour la première fois en 1992, Olivier Roy énonce une thèse en apparence paradoxale : l'essor des mouvements islamistes signe l'échec de l'islam politique. Si les fondamentalistes conçoivent le Coran comme un programme de gouvernement et croient possible de construire une société fondée sur ses préceptes en les imposant depuis l'Etat, les expériences analysées dans ce livre, en Iran, en Afghanistan et ailleurs, montrent que le concept d'Etat islamique est contradictoire et impossible à réaliser. Vingt ans plus tard, le revers des partis islamistes qui ont accédé au pouvoir après le Printemps arabe confirme la justesse de cette analyse. Mais cet ouvrage précurseur invite surtout à penser autrement qu'à travers un prisme essentialiste la vague de néo-fondamentalisme que connaissent nombre de pays musulmans et la recrudescence de l'activisme djihadiste à travers le monde. Postface inédite de l'auteur.