Résumé
Les essais de Lydie Salvayre pour la première fois réunis en recueil
« Je les appelle mes bons chiens, mes chiens crottés. Des textes libres, qui mordent, griffent, ou s’émerveillent, sans se soucier du reste. »
En hommage au poème de Baudelaire, Lydie Salvayre a souhaité mettre ses « bons chiens » à l’honneur dans un recueil qui rassemble des essais courts et chroniques écrits sur le vif entre 2002 et aujourd’hui. Ses bons chiens, ce sont ces textes en marge de
son oeuvre romanesque qui expriment, dans cette langue mêlant lyrisme et « mots de gueule », ses admirations et ses révoltes. Avec la plume acérée et la verve qu’on lui connaît, Lydie Salvayre y célèbre ses poètes, ses guerrières du quotidien et explore ses colères et leurs raisons.
Mes poètes
Dans cette première partie, Lydie Salvayre adopte cette double posture de lectrice-écrivaine pour rendre hommage aux auteurs, de Thomas Bernhard à Éric Chevillard, qui ont forgé sa sensibilité littéraire et ses convictions.
Mes guerrières
Les femmes tiennent une place privilégiée dans le panthéon littéraire et personnel de Lydie Salvayre. Qu’il s’agisse d’honorer la liberté d’une Molly Bloom, de faire l’éloge de Chloé Delaume ou de rappeler le courage des Résistantes, l’autrice célèbre les femmes : des militantes de l’ombre aux écrivaines contemporaines qui renouvellent dans la langue les combats féministes.
Mes colères et leurs raisons
« Il est, écrit-elle, des colères généreuses, des colères flamboyantes, des colères sublimes, des colères qui ravivent les consciences dormantes, déverrouillent les bouches en même temps que la pensée. »
Parce qu’elle n’a de cesse d’interroger la société et son histoire, prenant le parti des sansvoix, Lydie Salvayre est une femme révoltée.
L’exil de sa mère fuyant la dictature franquiste, le mépris dont fait aujourd’hui preuve l’État français à l’égard des banlieues, la montée des extrémismes et l’expression de haines folles, les motifs évoqués par l’autrice témoignent d’une pensée radicale, profondément
irrévérencieuse à l’égard des pouvoirs.
« Il n’est de geste créatif qui ne réponde à une violence », écrit-elle. L’écriture est l’espace d’engagement de Lydie Salvayre. C’est cette indignation suscitée par les
violences de l’Histoire et leurs répercussions qu’elle convertit en écriture. L’Honneur des Chiens concentre toutes les thématiques qui traversent l’oeuvre de l’autrice pour en faire un ouvrage à la fois politique et personnel.