Si on ne peut véritablement faire parler les pierres, au moins peut-on s'efforcer de parler d'elles, de ce qu'elles nous évoquent, des souvenirs qu'elles ravivent et des bienfaits qu'elles procurent. Ainsi Bérengère Cournut s'attache-t-elle à « comprendre ce qui se joue dans notre rapport au minéral et, plus largement, à la Terre que nous roulons sous nos pas, aux secrets enfouis dans ses profondeurs. » S'adressant à un ami récemment disparu qui vouait une véritable passion aux pierres, elle esquisse par petites touches la mémoire de cet homme et la manière dont sa fascination pour les minéraux avait transformé son rapport au monde, jusqu'à faire résonner en elle-même des sensations et des questionnements remontant à l'enfance. Opposant la brièveté de l'existence humaine à la vie longue des pierres, elle traque les couches d'histoire et de géographie dont celles-ci sont porteuses, la poésie qu'elles recèlent de même que les infinies possibilités de transformation et de régénération qu'elles véhiculent, remèdes potentiels à la folie qui guette insidieusement.