« Sous ces doux flocons de neige, la rose semble reprendre vigueur, ses pétales flétris embellissent et deviennent tout blancs Elle ne reprend pas vie, elle se prépare à la mort. La neige blanche est comme un fard à paupières, elle lui donne une beauté factice. Demain, tous ses pétales seront racornis. Mais si ses racines sont saines, le rosier repartira au printemps, il donnera des bourgeons qui s'épanouiront en roses écarlates. » Diyarbakir, capitale du Kurdistan turc, aujourd'hui. Sur les remparts de la forteresse antique de Sur, la neige tombe. Lente, douce et tranquille. Dialoguant avec une mystérieuse interlocutrice, Oya Baydar, figure majeure de la littérature turque et ancienne militante marxiste, revient sur une vie de luttes dont la tragédie kurde contemporaine est l'ultime chapitre.