Loin d'être un phénomène marginal ou radical, la désobéissance civile est désormais au coeur du répertoire des luttes sociales du XXIe siècle. Ses actions ont obtenu des résultats réels et acquis une légitimité politique partout dans le monde, dans un contexte d'injustice globale et de prise de conscience du désastre climatique.Pourtant, elle se heurte aujourd'hui en France à une volonté de déconsidération, voire de criminalisation, comme en témoignent la tentative inquiétante de dissolution des Soulèvements de la Terre, l'introduction d'éléments de langage comme « écoterrorisme », la violence des actions répressives..Avec ce court texte d'intervention, Sandra Laugier vise à clarifier, à réorienter et à réarmer le concept de désobéissance climatique, en revenant aux fondamentaux de la désobéissance civile (Thoreau était le premier écologiste) : les citoyens ont le droit, la compétence et la liberté de s'occuper des questions qui les concernent directement. En bref, défendre les droits des citoyens, c'est agir pour le monde et pour la vie.