Il y a sacrilège depuis qu'il existe des pouvoirs organisés soucieux d'établir une barrière infranchissable entre sacré et profane, gouvernants et gouvernés. Depuis une dizaine d'années, le sacrilège verbal qu'est le blasphème a fait son grand retour dans le débat public, particulièrement en France, première nation en Europe à l'avoir dépénalisé en 1791. Le présent ouvrage passe en revue l'histoire et les significations du blasphème et du sacrilège depuis les premiers temps des grandes religions monothéistes. Très tôt en France, ils ont été instrumentalisés par le pouvoir temporel pour s'affirmer face à l'Église. À l'époque de la Révolution, après avoir laïcisé la monarchie puis profané les tombes des rois, on s'empresse de sacraliser le nouveau régime. Un peu plus tard, Napoléon se fait représenter en souverain thaumaturge. Par la suite, tout au long du XIX? siècle et jusqu'à la V? République, la part de sacralité dont il convient d'investir le chef de l'État fait l'objet d'hésitations et de débats constants. Enfin, la période contemporaine est celle d'un fragile équilibre entre liberté d'expression et respect des croyances, et de la difficile recherche d'un «sacré commun», indispensable au bon fonctionnement d'un État laïque.
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