Aout 1944 : Bordeaux est Libérée. Les résistants ont vaincu, les Allemands sont en déroute, et les Français collaborationnistes arrêtés. La population exulte et descend dans la rue, les parcs. On applaudit les héros et on insulte les traitres. Dans le kiosque à musique du parc, devant une foule immense, une jeune femme se tient sur son petit tabouret. Arsinoé Ouvrard, attend son tour. Dénoncée et surprise dans les bras de Hannes, un soldat allemand, elle est accusée de collaboration horizontale selon les termes consacrés. Elle va être tondue en place publique. Puis promenée comme un trophée, avec d'autres tondues, dans les rues de la ville, afin d'être exposée aux regards de tous, conspuée, humiliée. Le livre nous fait vivre ce que vit Arsinoé le temps de cette cérémonie expiatoire. Nous sommes dans son esprit, et elle se raconte. Elle nous donne sa vérité, loin de l'étiquette de nazie qu'on veut lui coller. Elle nous fait comprendre que la cruauté, l'arbitraire et la violence aveugle ont aussi pu être le fait des libérateurs. Mais que, bizarrement, quand la violence est exercée par le héros libérateur, elle parait moralement plus acceptable.
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