« Par l'acte de contester, les hommes et les femmes réalisent le projet de 1789. Ils détachent leur volonté de celle des élus, et ouvrent ainsi une double relation, d'abord avec eux-mêmes puisqu'ils se reconnaissent autonomes, ensuite avec les élus puisque l'absence de fusion des volontés appelle un espace où puissent se réfléchir volonté des contestataires et volonté des représentants. Ils font vivre la part oubliée de la légitimité politique inaugurée en 1789. »Essentielles à la continuité de la démocratie, les contestations sont pourtant menacées, condamnées, parfois même interdites. En juriste aguerri, Dominique Rousseau démontre avec brio leur légitimité en détaillant les mécanismes d'une contestation réussie. Il enjoint chacune et chacun à quitter son espace privé pour rejoindre l'espace public. À exprimer et partager, avec ses mots, sa vie quotidienne, ce qui n'est plus tolérable, ce qui doit être révélé et non plus ignoré. Si ce texte appelle à garder la démocratie vivante, il est aussi une réflexion sur nos institutions, sur la construction de la citoyenneté et son engagement à réinventer l'avenir. Où contester, haut et fort, est une exigence démocratique.