Milan, 1630. La peste décime la population. Comme face à toutes les catastrophes, on cherche des coupables. On rapporte alors que quelques hommes ont été vus en train de recouvrir les murs de leur quartier d'une onction contenant les bactéries pestifères pour répandre le mal. La sanction ne se fait pas attendre : ils sont soumis à la torture et mis à mort en place publique. Et, sur l'emplacement de la maison détruite de l'un d'entre eux, on érige une «colonne infâme» afin que tous se souviennent. Deux siècles plus tard, Alessandro Manzoni revient sur ce procès inique et démonte la machine infernale d'une justice qui ne cherche pas la vérité mais des coupables. Un pamphlet qui se lit comme un roman, dans une nouvelle traduction de Christophe Mileschi, et préfacé par Éric Vuillard.