À partir de quelques grandes oeuvres de Camus (principalement La Peste, Caligula et le Malentendu), Rachel Bespaloff propose dans ce petit livre une réflexion existentielle pleine de finesse et de profondeur sur la mort et l'existence. Analysant les grands thèmes de l'oeuvre de Camus (la question centrale de la liberté dans un monde sans transcendance, celle de la volonté de puissance, héritée d'un dialogue fécond avec Nietzsche, la question de la sainteté dans un monde sans Dieu, le mal et l'extériorisation du mal) en les mettant en regard avec les dévoiements des pensées de Nietzsche et de Marx, réifiées et systématisées, ainsi qu'avec la révolte et l'énergie romantiques tels qu'elles ont pu être traduites par Stendhal et Balzac, elle rend hommage à la probité et au talent artistique d'un classique français imprégné de latinité et d'hellénité qui a su rendre palpable le passage du monde romantique au monde moderne, du siècle de Satan au siècle de Sisyphe.