Dans ce texte de 1928, le poète fait entendre la mélancolie des berceuses espagnoles. Des chansons fredonnées par les mères à l'heure du coucher aux quatre coins de son pays, García Lorca tire une conclusion surprenante : les mélodies chantées aux chérubins sont, à l'inverse des berceuses européennes, douces et tendres, emplies de tristesse. Mais si les niños sont endormis par des mots rudes et tristes, c'est pour heurter leur sensibilité qui sera mise à rude épreuve au long de leur vie. Loin de leur faire croire à une existence parfaite, les mères préviennent les petits de sa dureté. Mais le sommeil finit toujours par calmer l'enfant tiraillé, à l'image des films de Disney où la victoire du gentil le réconforte. Une astuce imparable pour endormir les petits monstres récalcitrants !