A dix heures, Tallinn est vide, en suspension entre deux occupants. Ce silence d'une heure, une heure précisément, marque la césure entre quatre années de guerre et une nouvelle occupation soviétique de cinquante ans. Dans la partition estonienne, ce n'est même pas une pause : un simple soupir. En septembre 1944, les Allemands fuient l'Estonie qu'ils occupaient depuis trois ans, tandis que l'Union soviétique s'apprête à envahir de nouveau le petit État balte. Quelques Estoniens vont tenter de s'infiltrer dans cet interstice pour former un gouvernement indépendant et restaurer la République. Ils n'ont que quelques jours pour réaliser cette mission