Chez les Griffon du Bellay, l'épopée du radeau de la méduse a toujours été une histoire de famille. Depuis que Joseph Jean Baptiste, l'ancêtre, un des quinze survivants, a corrigé avec la minutie et la précision d'un sculpteur le récit officiel de la tragédie, a été instaurée la tradition de transmettre son exemplaire annoté de père en fils ainé. Pourtant c'est une des arrières-arrières-petites-filles, Clarisse, sculptrice, qui, avec la même sincérité que l'aïeul, a ressenti la volonté intime de briser le tabou familial à l'aide de son écriture, si proche de la pointe précise de sa gouge.