Résumé
Depuis plusieurs années, Kate Manne, professeure de philosophie aux États-Unis, étudie la place des femmes dans les sociétés occidentales. Dans la continuité de son précédent livre, où elle définissait la misogynie comme un dispositif de contrôle et de répression des femmes dans la sphère publique, elle se concentre ici sur les rouages de la domination masculine. Il s'agit d'exposer en quoi les violences commises à l'encontre des femmes s'enracinent dans le sentiment diffus que « tout est dû » aux hommes, qui se voient reconnaître des privilèges sur la seule base de leur genre : droit à l'admiration, au consentement sexuel, au contrôle des corps, au travail des femmes, au pouvoir, etc. Ce faisant, l'autrice ne se contente pas de poser un cadre d'analyse à même d'armer intellectuellement ses lectrices et lecteurs. Elle étaye sa démonstration par de nombreux exemples dans l'univers médical, la justice, en politique, en entreprise, à la maison, etc., et adopte une indispensable approche intersectionnelle, tant certaines femmes - pauvres, handicapées, non blanches, trans... - subissent de façon accrue ce phénomène. Au-delà de la mise au jour d'un faisceau d'injustices, ce livre à l'écriture acérée apporte des raisons d'espérer une société enfin égalitaire. Préface d'Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes.