« J'étais triste, abattu, las de la vie. La destinée avait été dure pour moi, elle avait enlevé des êtres qui m'étaient chers, ruiné mes projets, mis à néant mes espérances. L'humanité tout entière, avec ses intérêts en lutte et ses passions déchaînées, m'avait paru hideuse. Je voulais à tout prix m'échapper.Sans trop savoir où me conduisaient mes pas, j'étais sorti de la ville bruyante,et je me dirigeais vers les grandes montagnes dont je voyais le profil denteler le bout de l'horizonJe marchais devant moi, suivant les chemins de traverse et m'arrêtant le soir devant les auberges écartées. Le son d'une voix humaine, le bruit d'un pas, me faisaient frissonner