Le mouvement «djihadiste» a changé de visage et attire de plus en plus de jeunes Français. Ce ne sont plus seulement des adolescents des milieux défavorisés et sans repères familiaux, mais aussi des fils et des filles d'enseignants athées ou d'artisans bouddhistes exilés du Cambodge, des enfants de la campagne, des banlieues, du XVIe arrondissement... Daesh et Al-Nosra, les deux principaux groupes terroristes, ont affiné leurs techniques d'embrigadement pour réussir à convaincre ces jeunes qu'ils vont accomplir leur mission en rejoignant leurs rangs. Une fois cette emprise idéologique établie, est-il possible d'en sortir ? Quand le jeune embrigadé a tiré un trait sur sa famille pour se tourner vers une communauté de substitution, quand il a remplacé la raison par le mimétisme et la répétition, quand c'est le groupe qui pense à sa place, quand il ne ressent plus rien pour personne, quand il veut tuer et mourir, comment le remobiliser en tant qu'individu ? Comment faire pour qu'il redevienne un être humain qui pense et qui aime ? Il est urgent de répondre à ces questions pour pouvoir enrayer le processus d'embrigadement. C'est le pari de cet ouvrage. Dounia Bouzar veut partager la méthode de «désembrigadement» conçue et expérimentée par le Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI) en s'appuyant sur l'accompagnement de quatre cents familles dont les enfants ont été entraînés dans cette spirale morbide. Pour construire une chaîne humaine qui soit plus forte que la chaîne terroriste de la mort et convaincre chacun d'entre nous qu'il est possible d'en finir avec l'emprise «djihadiste»