Je implore toi s'il vous plaît dormir couloir.' Ces mots, Mirjet ne me les dit pas. Il les écrit en albanais sur l'ordinateur et c'est Google Traduction qui me les dit. C'est plutôt marrant d'habitude, les traductions déformées par le logiciel. Là, ce n'est pas drôle du tout. Mirjet dit avoir dix-sept ans, mais tant qu'il n'est pas reconnu mineur isolé étranger, je ne peux pas lui trouver un hébergement. Durant un an et demi, Rozenn Le Berre a été chargée d'accueillir de jeunes exilés arrivés en France sans leurs parents. De cette expérience, elle a tiré un récit de haute intensité littéraire où résonnent deux voix. La première, la sienne, est con?née à l'espace de son bureau où se présentent chaque jour des jeunes qui traînent des valises de souvenirs acides, mais que la fureur de vivre maintient debout. La seconde relate le voyage éprouvant de Souley, qui a décidé de faire l'aventure et doit arriver en France avant ses dix-huit ans.Ce livre nous emmène à la rencontre de jeunes ?lles et garçons malmenés par l'exil et le labyrinthe administratif français, mais qui parviennent petit à petit à se reconstruire, à sourire, à être pénibles et idiots comme des adolescents. À vivre au lieu de survivre.