Alors que la crise de 2007-2009 a révélé à tous les méfaits de la mondialisation et de la spéculation financière, rien ne change, malgré les dénonciations qui se multiplient de tous bords. Pour comprendre les racines de cette inertie mortifère des décideurs économiques et politiques mondiaux, l'auteur explore les mécanismes permettant la reproduction de cette «civilisation des affaires en déclin» (Robert Heilbroner). Il analyse les sources intellectuelles de ce pouvoir mondialisé : le néolibéralisme se nourrit d'un idéalisme simpliste qui rappelle l'esprit doctrinaire du socialisme «scientifique». Cette économie-fiction néolibérale, décalque inversé de l'économie-fiction marxiste, a envahi les cours de millions d'étudiants, futurs cadres du pouvoir mondialisé.Georges Corm propose ici une critique mordante de la structure et du fonctionnement de ce pouvoir et de ses horizons culturels. Il plaide pour une «démondialisation» raisonnée des esprits et des systèmes économiques dans un monde ouvert, pour une économie solidaire et humaine par le rétablissement des cohérences spatiales, la fin des dogmatismes et la réhabilitation des valeurs d'éthique et d'équité dans l'enseignement de l'économie.