Résumé
« Je suis persuadé que nous portons tous en nous à l'état latent le besoin poétique, qui n'est pas un besoin de joliesse ou de consolation mais un désir d'effraction, le désir de sortir du carcan et qu'il est la plupart du temps, enfoui, refoulé, fui même, parce que à juste titre ressenti comme inquiétant : il inquiète, pour dire vrai, le paresseux, le conformiste par commodité, que tout homme héberge en lui, celui qui se protège de la vie. » Dans la Flaque qui brille au retrait de la mer, Matière à réflexion, essai et aphorismes, Jean-Pierre Siméon s'empare avec énergie et malice de l'occasion qui lui est donnée d'apporter réponse à l'insoluble et ambigu questionnement « Mais comment donc êtes-vous devenu poète ? ». Jean-Pierre Siméon donne des clés au forçat volontaire qu'est le poète pour révolutionner cette matière qu'est la langue. Dans l'exploration de la nécessaire tension qui définit l'expérience humaine entre l'aspiration à la norme et « le désir d'effraction » - tension intrinsèque à la langue et à la vie elle-même -, c'est alors une éthique qui se dessine, une morale de l'arrachementQuel est ce mystère d'écrire ? Qu'est-ce qui amène à l'écriture ? Quelle phrase, quel texte, peut marquer un.e auteur.e à ses débuts et pourquoi ? Quand est-ce qu'écrire devient une évidence ? Quelles influences ? Qui sont les auteur.es ou les textes qui ne quittent plus l'écrivain.e ? Dans cette collection des auteur.es s'adressent librement et dans une forme qui leur est propre à quelqu'un qui est plein de doutes, mais qui veut écrire.Confronté.e parfois à des questions insolubles, il ou elle est en recherche de réponses, de pistes pour franchir le pas.En définissant le poète et le lecteur comme dépositaires et reflets d'une même expérience, celle de l'indispensable pas de côté qu'est la parole poétique, Jean-Pierre Siméon confère au désir poétique une dimension universelle. Urgente et nécessaire, la poésie s'offre à tous comme un levier pour émouvoir le réel.