La coopérative, du latin « co-operare » travailler ensemble. Depuis plusieurs années on assiste à une multiplication du nombre de coopératives. Une renaissance souvent liée à une volonté de faire de l'économie différemment, d'un retour à plus de contacts et de local. Le modèle coopératif allie ainsi le désir d'une économie au service des gens, fonctionnement démocratique, voire alternative aux délocalisations. Bien au-delà de l'alimentation, que ce soit pour la production ou la vente, la forme coopérative s'invite aujourd'hui dans les médias (Médor, Wilfried...), la banque (New-B), la production d'électricité essentiellement via l'éolien (Rescoop, hesbenergie, Vent du sud...), l'immobilier (Tournières)... Une renaissance d'un mouvement que l'on retrouve également dans d'autres pays à l'exemple de la France avec les SCOP (société coopérative de production), anciennement Société coopérative ouvrière de production, dont la plus célèbre et emblématique est certainement SCOP-TI qui produit les thés 1336 et est le fruit d'une lutte sociale contre le géant Unilever. L'engouement actuel fait un peu oublier que ce modèle est loin d'être récent. Né en Angleterre avec les équitables pionniers de Rochdale en 1844, il a été au coeur du développement du mouvement ouvrier en Belgique, formant l'ossature du Parti Ouvrier Belge à partir du dernier quart du XIXe siècle. Rappeler la puissance et le rôle joué par les coopératives en Belgique pendant une centaine d'année jusqu'à l'effondrement du début des années 1980 permet de questionner les coopératives actuelles à la lumière de l'expérience passée.