Lorsqu'il rencontre Sophie, c'est comme si elle illuminait subitement le monde. Avec elle, le passé moche s'efface : l'adolescence morose, les foirages amoureux, la sensation de n'être nulle part à sa place, les cris à la maison ... Même le quotidien semble prendre de la distance : le travail idiot, l'ennui, la ville grise dans la province à l'abandon. Quand il s'observe dans le miroir, il semble que Sophie l'illumine, lui aussi. Mais le temps passe, la romance s'effiloche, et on dirait que ça n'a cessé de germer, comme une plante toxique : la laideur, revenue au galop. Une laideur qui s'appelle violence. Qui est partout et emporte tout, autour et dedans surtout. Baisse ton sourire est l'histoire de cet embrasement. L'histoire de cet anéantissement.