« Rilke savait mieux que personne qu'avoir écrit les Élégies et les Sonnets, avoir réussi à célébrer l'espace angélique tel qu'il l'avait pressenti très jeune et entrevu en certains moments décisifs de sa vie, ce n'était pas être devenu soi-même l'ange ou Orphée. /. Mais sans doute avait-il désiré le grand poème comme Colomb l'Amérique, comme l'amant l'aimée. » Dans cet ouvrage, Philippe Jaccottet s'emploie à retrouver un regard plus libre sur le poète et son oeuvre. Il s'écarte, dans la mesure du possible, de la légende et s'appuie sur ces mots de Robert Musil : « Rainer Maria Rilke était mal adapté à ce temps. Ce grand poète lyrique n'a rien fait que porter pour la première fois à sa perfection la poésie allemande... » Une monographie de référence, signée par un poète français parmi les plus importants, traducteur de l'oeuvre de Rilke.