« Ce qui m'intéresse avant tout, ce sont les données fournies par les réalités naturelles qu'on néglige parce qu'on les enferme dans des fonctions. Il y a, par exemple, l'Ophrys que je cite dans ce livre.Cette fleur imite l'abeille sans la connaître et l'imite inutilement puisque l'abeille ne lui est pas nécessaireLes botanistes dont je lis fréquemment les livres n'abordent pas les aspects qui m'attirent. Ainsi la dispersion des graines n'entre pas dans la classification des modes de diffusion. Ce qui m'étonne, c'est la réalisation même de ces graines, leur forme. Car enfin, comment un pissenlit, enraciné dans la terre et qui ignore tout du vent, peut-il créer une graine qui peut s'envoler à la moindre brise ? C'est la manifestation d'une intelligence qui ne correspond pas à l'intelligence humaine. Alors qu'est-ce que la nature ? Où est-elle ? Où est l'ordinateurLa réalité surnaturelle dont on voit les traces n'appelle en moi aucune théologie. C'est l'expérience d'un rôdeur. Le naturaliste Fabre disait que les insectes semblaient appartenir à une autre planète. » André Dhôtel