C'est l'indignation anticoloniale ressentie au moment de la guerre du Rif qui amène le jeune écrivain surréaliste, Louis Aragon, a adhéré au PCF. Cet engagement se poursuivra tout le long de sa vie, comme un fil conducteur que l'on retrouve aussi bien dans ses actions et prises de position politique que dans son oeuvre poétique et romanesque. Pourtant, parce qu'avec Aragon rien n'est simple, cet engagement ne fut pas toujours sans ambiguïtés. Alain Ruscio s'attache à suivre la trajectoire anticoloniale du poète, même dans ses hésitations, qui furent souvent celles de son parti. Pourtant, Aragon s'employa constamment à exercer lucidement sa conscience, quitte à agacer au sein de son parti ou de certains écrivains de pays colonisés qu'il célébrait pourtant, comme Aimé Césaire.