A l'aube des années 1960, Sylvia Plath fait déjà parler d'elle : jeune poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted Hughes le couple d'artistes en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle : c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas encore dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu : accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Sa vie se délite à mesure que celle de Ted prend un nouvel essor, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses. Alors que son corps ne semble déjà plus suffisant pour la porter, épuisé par un accouchement, la fièvre et les travaux harassants du foyer, l'esprit de Sylvia ne tient qu'à un fil, n'aspirant qu'à un peu de repos, enfin. Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et s'approprie son style foudroyant - tout en sensibilité douloureuse, sa plume épouse la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la « folie » de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions ?