Au bord d'une piscine, Marie fait fermenter sept jus, autant que d'enfants nés du papa parti guerroyer, plus un pour le non-né ! Elle, dont le propre père était engagé à Diên Biên Phu au moment de sa naissance, tente d'abolir chaînes et liens délétères au milieu de cette île de l'océan Indien, La Réunion. L'histoire singulière rejoint alors la collective. Marie règle son compte à l'eau qui cerne et qui a propulsé sa mère en terre violente. Sisyphe assiégée par les préjugés, elle recommence à chaque vague l'absurde de l'identité imposée. « Ni ni » qui se désire noire, [elle] refuse d'être prisonnière de l'apparence et du genre. Mais ni la société, trop lâche, ni la mère, trop saturée, ne l'entendent de cette oreille. Ses sept jus tour à tour acides, suaves, onctueux, aigres ou amers, révèlent la réalité d'une île qui existe autrement que par son volcan, ses requins et la beauté convenue de ses femmes.