21 mars 1934 : l'automne austral commence. Le 28 mars, les cinquante-cinq membres de l'expédition Byrd prennent congé de leur chef Byrd pour 5 mois à 80° de latitude sud et regagnent la Petite Amérique, leur mouillage à dix jours de marche de là. Richard Byrd est seul, avec pour unique occupation, outre les relevés scientifiques, l'observation du ciel qui s'assombrit chaque jour, jusqu'à l'obscurité complète de l'hiver. Le solitaire pourtant ne chôme pas, la survie est une ruse de tous les instants, contre une nature qui semble ne connaitre qu'un registre : celui de la violence. Naufragé volontaire au coeur de l'Antarctique, Richard Byrd devra affronter les éléments déchaînés, la peur, la folie. Lucidité et honnêteté : telles sont les maitresses vertus de ce récit qui ne nous épargne rien de ce qu'il advient à l'infortuné prisonnier de lui-même. L'expérience sera terrible. Byrd mettra quatre ans avant de se décider à la raconter. Un recul qui lui permettra de tourner le dos au style purement documentaire qu'attendaient sans doute ses lecteurs et de livrer l'un des plus grands livres jamais écrits sur la solitude.