«Elles s'appellent Tatiana, Fatia, Juliette, Dolma, Emilie, Keiko, Antigone peut-être...» Martine Delerm livre avec cet ouvrage un témoignage fort et poétique sur l'enfance sacrifiée, en proie à une violence qui n'épargne personne, et particulièrement les filles, éternelles prisonnières des barbelés que leur tisse le monde, auxquelles est donné ici une voix multiple.En illustrant son texte d'aquarelles évanescentes aux ambiances surréalistes, Martine Delerm insiste sur la fragilité de ces petites filles du monde entier, victimes de douleurs, d'injustices, de mépris et d'asservissementsPar son titre même, qui rend sa portée universelle, ce livre aux résonnances féministes est tout simplement un hommage aux enfants qui subissent, comme à ceux qui se dressent contre l'ignominie des guerres et des méfaits de leurs aînés. Avec Antigone survient l'espoir d'une liberté, celle de dire «NON». Mais le territoire de cette liberté-là est bien étroit. Alors peut-être, seulement peut-être...