« Voici des paroles véritablement fées » écrit Philippe Jaccottet en préface de ce recueil de Haïku qu'il a choisis et traduits, en négligeant pour une fois ses scrupules de traducteur pour agir en « traitre amoureux », en poète. Il est vrai que l'âme s'allège inévitablement à la rencontre de ces poèmes, de la nature qui y est reine. « Quelques syllabes extraordinairement libres et légères » forment une musique innocente, capable de faire chuter toutes les cloisons de l'esprit et nous rendre à la tranquillité. Une cohésion surnaturelle avec le monde, déceler les liens « qui unissent les choses et nous unissent à elles », voilà ce qui se joue ici. Seuls ces mots du Japon traditionnel, florissant au fil des saisons, au sommet d'une sensible justesse, peuvent nous ouvrir les portes d'une telle aventure intérieure. Le poète d'A travers un verger nous les restitue de manière magique.