Le mouvement altermondialiste, autrefois au coeur de l'actualité politique et sociale, semble aujourd'hui refluer. S'agit-il alors d'un phénomène passé de mode ou était-ce au contraire l'amorce d'une transformation en profondeur des théories et des pratiques contestant l'ordre dit «néolibéral» ?A l'heure où la crise financière et économique n'en finit pas de marquer durablement le monde, les auteurs de cette étude ont essayé de revenir sur les critiques portées par les altermondialistes, afin d'examiner leur bien-fondé mais aussi leurs limites.De l'éclosion de projets alternatifs (tels que ceux défendus par l'association d'éducation populaire ATTAC) à la transformation des mouvements d'émancipation, de la critique d'une mondialisation au constat d'une nouvelle dominance mondiale, au bénéfice de quelques Etats-nations, le lieu de l'altermondialisme se dessine alors. Il s'agit d'un projet visant à réarticuler les niveaux antagoniques de la globalisation, à forger une société mondiale non à partir de celle-ci, mais en essayant de dépasser les impossibilités qu'elle produit.Les outils de la dénonciation sont-ils néanmoins fondés ? Quel statut notamment accorder à la dénonciation d'une «idéologie néolibérale», censée dominer nos sociétés capitalistes ? Les problèmes contemporains inhérents à l'ordre du monde en général (ce qu'il est convenu d'appeler la «mondialisation» ou la «globalisation») et à celui de la nature (l'écologie, le «développement durable», mais également le bien-être existentiel et affectif de l'individu dans son ensemble) engagent ainsi la philosophie politique et morale à questionner à nouveaux frais les tensions entre l'individualité de l'individu et le monde qui est proprement le sien.