Pour nombre de défenseurs de l’environnement, la nature n’a pas de prix (pas plus que la vie humaine ou la démocratie). En revanche, la nécessité d’en prendre soin a un coût. Faut-il alors monétiser ses services ? Faire payer ses usages excessifs ? Ce serait une bonne manière, estiment certains, de peser sur les comportements des producteurs et des consommateurs, par exemple par l’utilisation de taxes ou de bonus-malus. Mais n’est-ce pas dangereux d’introduire des notions de rationalité économique dans notre approche de la nature ? Ne risquons-nous pas de passer de la monétarisation de ce patrimoine à sa marchandisation ? Et ce débat est-il encore pertinent à une époque où nos rapports avec la nature ont clairement une composante économique ? Les terres, l’eau, les hectares de forêts, les mines, ont bel et bien un prix, même s’ils sont des biens communs. Ce livre clarifie les termes d’un débat capital, donne à comprendre la façon dont ces «prix» et ces «coûts» sont calculés, décrit les risques de dérives possibles, expose dans quels cas et sous quelles conditions il est pertinent ou non de donner un prix à la nature.