Une femme vit dans un pavillon caché au fond d'un jardin arboré.Face à elle, son compagnon s'installe pour le petit-déjeuner, un certain Roland, qui paraît pointilleux : ses gestes, sa voix, sa façon de toucher les cheveux d'Ingrid, tout semble se produire selon un rituel auquel elle se plie à la perfectionAu sol, un trait de peinture délimite l'espace de la cuisine, le souligne. Un trait blanc que cette femme ne franchit jamais pour s'avancer dans le couloir le temps d'accompagner Roland chaque matin jusqu'à la porte d'entrée. Un trait qui semble tracé dans sa tête..Ingrid reste à l'intérieur de la grande maison. Rosalie, leur fille, est avec elle. Autour de son lit des livres recouvrent les murs. Il n'y a pas de fenêtre dans sa chambreQue se passe-t-il dans la tête d'Ingrid, cette femme au léger accent nordique ? Pourquoi demeure-t-elle ainsi immobile, retenue, enfermée, empêchée ? Quel trouble relationnel peut ainsi régir deux vies jusqu'à l'invisibilitéCe livre se situe au centre de cette énigme. Un roman inquiétant, des personnages envoûtants que Denis Lachaud interroge à l'extrême pour circonscrire l'ampleur et le rôle de la contrainte comme moteur ultime de la révélation de soi. Un roman vertigineux, en déséquilibre parfait sur le fil de la violence, fil blanc tel un trait silencieux, qui déconstruit l'individu tout en ouvrant en lui un passage insoupçonnable vers le double jeu salvateur.