Elle dit que « le tournesol est la fleur du Rom », qu'elle est une tzigane qui aime « la pluie, le vent et l'éclair, quand les nuages couvrent le ciel ». Elle dit qu'Auschwitz est son manteau, et qu'elle ne connaît pas la peur car sa peur « s'est arrêtée dans les camps. » Elle dit que les notes de ses chansons en romani « sont encore toutes en désordre », et qu'elle voudrait mourir de beauté. ELLE, c'est Ceija Stojka, la première femme rom rescapée des camps de la mort à témoigner par l'art et la poésie. Les poèmes de cette autodidacte ont été arrachés aux carnets où se mêlaient dessins, souvenirs de l'horreur, notes journalières et listes de mots allemands dont elle voulait apprendre l'orthographe. Publiés pour la première fois en France, ils révèlent une artiste majeure de notre temps.