Le judaïsme est-il révolutionnaire ou contre-révolutionnaire ? La question n'a sans doute guère de sens, tant qu'on ne précise pas quel judaïsme et quelle révolution. Mais de fait, depuis une trentaine d'années, la référence au judaïsme nourrit un fort courant idéologique visant à disqualifier la pensée révolutionnaire, qu'on l'entende au sens d'une « radicalité de gauche », d'un progressisme ou d'une politique d'émancipation. Il importait donc de poser la question : qu'en est-il des rapports du judaïsme à la révolution comme à la contre-révolution ?Ivan Segré répond que le judaïsme, depuis l'origine, est divisé en deux orientations : l'une est littéraliste et contre-révolutionnaire, l'autre est dialectique et révolutionnaire. Abordant conjointement les textes de la tradition juive et ceux de la modernité philosophique et politique, il fait apparaître des convergences inattendues, des contradictions secrètes, des évidences inouïes.Dans Judaïsme et révolution, Ivan Segré relance le nom « juif » du côté de la singularité universelle et de la pensée émancipatrice.