La crise que nous vivons heurte une pensée commune que l'on croyait définitive : l'acceptation d'un capitalisme en accélération permanente dont les ultimes outils de régulation sociale seraient la finance alliée à l'algorithmie. Cette situation marque l'échec d'un système hyper-spéculatif d'une complexité qu'un grain de sable invisible a pu le bloquer dans son entier. Dans une civilisation de l'accélération continue les distances ne se mesurent plus en kilomètres mais en durée. La nature même du temps se met à changer et sa maîtrise devient l'apanage d'entreprises qui nous prescrivent de « meilleures » décisions que celles que nous aurions prises nous-mêmes. C'est ainsi que notre destin semble nous échapper. Plus aucune institution n'est capable aujourd'hui d'imaginer des modes de régulation permettant d'éviter les crises toujours plus amples qui se succèdent de plus en plus rapidement. Il est urgent pour les citoyens de reprendre le contrôle de leur vie.