« C'est le seul point faillible, le seul point attaquable, la seule brèche dans cette entité parfaite que sont deux femmes qui s'aiment. L'impossible, ce n'est pas de résister à la tentation de l'homme, mais au besoin de l'enfant. » Ce texte de Marina Tsvétaïéva (1892-1941) sur l'amour des femmes entre elles est adressé à Natalie Clifford Barney (1876-1972) en réponse à ses Pensées d'une amazone (1918). Avec son génie libre, sa faculté poétique éclatante, sa langue française d'une sublime beauté, Mon frère féminin est l'un des plus beaux textes lesbiens à ce jour. Marina Tsvétaïéva analyse en profondeur l'amour féminin et s'attache, en particulier, à définir les manques et les inquiétudes de deux femmes qui s'aiment sans qu'il leur soit possible d'avoir un enfant. Transcendant son propos, Marina Tsvétaïéva nous offre des pages inoubliables sur la femme, l'homme, l'amour et la vie.