«L'immense toiture est coupée en deux par le périphérique. Cela ressemble à une montagne plate que l'on observe depuis longtemps, esquissant divers chemins pour la grande ascension. Inspirés par la grand-mère d'un voisin passionnée de météorologie nous trouvons enfin la bonne piste. L'ascension commence! Deux jours sont nécessaires pour tracer les contours de la géante, quatre de plus pour les couleurs. Nos cuisiniers rempliront des centaines de fois nos pulvérisateurs et beaucoup d'amis et volontaires viendront prêter main-forte. Encore quelques jours pour finaliser l'oeuvre, repasser les contours en noir, mettre en place les ombres... Le visage et les vêtements terminés, nous descendons pour peindre au sol un gigantesque sac plastique, virevoltant dans le vent d'une poésie polluée. Dix jours plus tard, sous la pluie et le beau temps, l'image se fige sur les 25000 m2 de toiture. Seules les minuscules voitures défilent comme un sablier sous le regard légèrement sceptique de la géante, qui songe au temps où tout allait moins vite. Dans la précipitation, nous oublierons de lui dessiner sa clope au bec...»