Dans la France des années 1960, des jeunes filles et des femmes débarquent par centaines des Antilles pour devenir domestiques auprès de familles blanches et bourgeoises. Tout, dans les relations entre ces « bonnes à tout faire » et leurs employeurs, rappelle l'esclavage.Françoise Ega, ouvrière dactylographe et mère de famille martiniquaise arrivée à Marseille au milieu des années 1950, s'emploie comme femme de ménage, une « expérience » qu'elle consignera dans Lettres à une Noire, au style tout aussi émouvant que saisissant de réalisme. Ce texte, d'une grande générosité, relève autant du récit intime que de la littérature de combatD'aucuns y verraient un plaidoyer contre le racisme et pour la sororité noire, le féminisme, l'entraide communautaire et une véritable égalité sociale.