L'enjeu de cette crise dépasse largement la Grèce. C'est l'avenir de la zone euro et de l'Union européenne qui s'y dessine. Depuis un an, les Grecs ont mandaté le gouvernement d'Alexis Tsipras pour refuser les plans d'austérité, renégocier la dette, trouver une autre voie pour sortir de la crise, sans quitter l'Union européenne. En vain. L'Europe de Merkel, la BCE de Draghi, la Commission de Junker ont opposé une fin de non-recevoir à toutes les propositions de Tsipras et Varoufakis. C'est une véritable tragédie européenne, dans laquelle les principaux acteurs, obsédés par le sauvetage de leurs banques et la rigueur budgétaire, ne se rendent plus compte qu'ils sont en train de tuer la démocratie, dans le lieu même de sa naissance, et d'inciter tous les peuples d'Europe à confier leur destin aux nationalistes anti-européens.