Résumé
Elle vient d'avoir 18 ans, se fait appeler Mona, car son vrai prénom, Desdemona, elle ne s'habitue pas à le porter, ces « neuf lettres trop ridicules » dont elle ne connaît ni l'origine ni la raison. Il y a un mystère plus conséquent, dans ce roman, la disparition de sa mère, quatre mois plus tôt, officiellement pour « vacances personnelles en Asie ». Ses parents, post-soixante-huitards, ont cultivé longtemps leur jeunesse rock et libre, et leur fille ne rejette rien de l'héritage musical et littéraire ni de ses valeurs, que d'autres dénonceraient comme irresponsables et permissives. En l'absence de la mère, chacun trouve la parade pour ne pas sombrer. Antoine, le père, s'est racheté toute la collection des CD de sa jeunesse, de Hendrix aux Who, et s'est lancé dans un projet photo à la mesure de sa myopie volontaire quant à la disparition de sa femme : une série photographique de grains de beauté, « soleil noir de la mélancolie ». Quant à son petit frère, Jules, 6 ans, il contrôle ses angoisses en ne pensant plus qu'à une chose : l'éléphant que sa mère lui aurait promis de ramener. Nous voilà donc plongés dans cette maison à la dérive, où chacun tente de lutter contre les idées noires avec les idées les plus farfelues. Mona raconte, dans cette longue lettre à l'absente, leur quotidien familial, ses répétitions avec sa bande d'amis musiciens, ses amoureux et le lycée, avec une ironie mordante, un verbe haut et lucide. Dans l'attente du retour de la mère, le trio délire donc beaucoup, désespère la psychologue scolaire et la tante Elisabeth, qui aimerait bien que son beau-frère immature et sa progéniture monstrueuse partage un peu plus ses angoisses quant à la mystérieuse disparition de sa soeur. et son retour très hypothétique, peut-être à Noël ?